13 janvier 2009

J'adore ce que vous faites

Il y a peu de temps, un copain me demandit de l'aider à venir transporter un tableau dont il s'était porté acquéreur (je précise qu'il ne fait pas partie de notre glorieuse institution, paix sur elle). N'écoutant que mon courage -et aussi transcendé, je l'avoue, par la promesse d'une bière bien fraîche complètement gratuite en échange-, je me renda donc avec lui dans un petit pavillon de la banlieue sud, pas trop loin d'une autre banlieue qui m'est chair.
Un homme souriant -l'artiste- nous ouvra et nous aida à empaqueter son bébé (un autoportrait géant, 97 x 130 cm). Moment délicat où il assistait au départ définitif de son oeuvre, de son reflet maintes fois caressé. Quand il se baissit pour regarder une dernière fois son enfant avant que nous le transportûmes jusqu'à ma voiture, il ressemblait à peu près à ça:


Autoportrait (2008), huile sur toile, 130 x 97 cm.


Pendant qu'ils s'affairaient autour du portrait, mes yeux divaguèrent dans l'atelier entre les taches multicolores de peinture au sol, les ouvrages d'art, les photographies dont certaines en noir et blanc ainsi que les sachets de thé plusieurs fois retrempouillés.
Mon regard de lion s'arrêta net sur un tableau, tel un Chemato autistiquement figé devant un délice meringué dans une vitrine:


Crépuscule à Chelsea (2008), huile sur toile, 130 x 97 cm.

Nous parlumes pas mal de ce tableau que je fus à un doigt et plusieurs interdictions bancaires d'acheter. Finalement, nous repartâmes sans d'autre achat que celui que nous étions justement venus chercher (je médita quand même longuement à coups de soupirs sur ma décision peut-être trop rapide de me lancer dans des études de lettres plutôt que dans le commerce d'ivoire ou le proxénétisme).


Laurent Dauptain peint essentiellement des autoportraits mais aussi des portraits, des paysages, des paysages industriels, des marines et des natures mortes. Il est encore abordable pour des agrégés en fin de carrière avec heures sup' mais ça ne va pas durer, il commence à avoir une sacrée cote au Zétazuni.

Il expose à Paris, du 23 janvier au 12 février 2009, chez Claudine Legrand, 49 rue de Seine, 6°.

Si y'en a que ça branche, ils sont les bienvenu(e)s pour m'accompagner.


Jaune et bleu (2008), Huile sur toile, 92 x 73 cm.

7 commentaires:

chemato a dit…

Nettement plus sympa que le post précédent.
Je reconnais ici ta vraie sensibilité (d'homme mûr!).
Il n'est jamais trop tard pour se lancer dans le proxénétisme.

Anonyme a dit…

Je sais pas trop si c'est pertinent, mais acheter un tableau, si c'est la seule folie de l'année, cela ne ma parait pas déraisonnable. Un peintre de notre temps m'avait proposé un paiement mensuel...mais j'ai déjà mensuellement la jument, alors un luxe à la fois.(mais je pense que tu vas regretter...)Toi, à part les cours indivuduels de badminton...

Keski Lapadila a dit…

Je regrette déjà, le tableau a été vendu.

Salauds de riches !

Mme RIVEMALE a dit…

Oh dommage ...dans quelques jours, c'est la deuxième démarque ...on annonce des soldes de 70/80% ...c'est à ce moment là qu'il t'aurait fallu acheter !!!

Oups, pardon je crois que j'ai confondu valeur artistique et valeur marchande !

A ce propos (enfin presque), je viens de lire que notre président de la Rép annonçait la gratuité pour les moins de 25 ans et les professeurs dès le 04 avril dans les musées et monuments de l'Etat...
ET qu'aux USA, Obama envisageait la création de l'équivalent d'un minstère de la culture, le dernier remontant à l'époque du New Deal...

voilà, c'était mon apport info-culture du jour. Maintenant, je vous laisse, PBLV va bientôt commencer !

Neige ensablée a dit…

... et moi je commenterai plus tard ou demain puisque mon four vient de faire un "dring" qui résonne encore jusqu'au fin fond de mon estomac.

zapata a dit…

J'adore le tableau de paysage urbain, brumeux presque pollué. Un tableau par comme dit le pays des rêves ce n'est pas excessif, mais avec cette politique je me retrouve avec un stock sans mur pour les accrocher

Mister J a dit…

j'adore le jaune et bleu.