27 octobre 2010

S'installer en Auvergne!


Bon, moi, ça me viendrait pas à l'idée. Mais voilà, je découvre une campagne de communication faite de petites scénettes drôles et surtout bien décalées par rapport aux campagnes habituelles. Ma préférée, celle du marché et du bonjour! http://www.auvergnelife.tv/urbanophiles/saison3
Bon évidemment, ils oublient de dire que les gens sont pas toujours aussi aimables, et qu'on risque l'ennui mortel si on est un vrai urbanophile.
Mais il y a de quoi peut-être faire oublier l'éternelle photo de la boucherie fermée des manuels de 6e.

13 octobre 2010

"L'Imprévisible", de Metin Arditi.

Anne-Catherine, qui appartient à la haute société genevoise, vient de se séparer de son mari, et elle demande à Guido Gianotti, professeur d'histoire de l'art à la retraite, une estimation pour un tableau dont elle veut se débarrasser.
Le livre est écrit sous forme d'enquête : on mène de front la recherche sur le passé d'un homme et d'un tableau. Guido est un homme âgé, complexé par une virilité déclinante, marqué par le souvenir de la servitude de ses parents ; le tableau s'avère être un couvercle, un objet rarissime de la Renaissance florentine. Les deux cachent le secret d'une tragédie.
J'ai adoré la genèse du tableau : Guido devient notre guide, on progresse pas à pas, on s'interroge, on espère. C'est peut-être le petit goût de madeleine qui m'a attirée : les promenades dans Rome, les heures passées à déchiffrer des textes anciens au Palazzio Farnese, et ces tableaux, merveilleuse manne pour les yeux. La Recherche : plaisir intellectuel, plaisir esthétique. Pour d'autres, cela pourrait sentir le « Da Vinci Code » réchauffé…
Le personnage de Guido est attachant : la vanité l'aveugle régulièrement, les complexes l'étouffent, l'amour naissant le transforme en midinet jaloux... Sympa. Mais il est agaçant au final de n'entendre parler que de sexe, et encore d'une sexualité problématique. Ca, c'est le côté jeune qui réagit : on chasse le sujet comme un nuisible bourdonnant qui viendrait gâter la lecture. Pourquoi donc nous polluer les yeux avec ces questionnements ? C'est si naturel ! On savoure donc l'Art et le Beau.
Puis on ferme le livre, l'anecdote artistique est passée. Reste le questionnement. Et si on confondait naturel et facilité ? L'âge nous rattrape.

11 octobre 2010

Actualité internationale.


J'adore l'humour de ce blog... Donc je partage!
Biz à tous, et surtout à l'autre!

10 octobre 2010

Agora

Retour sur la première Ecclesia des Tilleuls nouvelle génération (je dédie le vocabulaire hellénisant à Odette, guest star d'un soir !).

La rupture tranquille ?

Dès le départ, les modifications se font sentir, à 18h35 Mme Lapin (pseudo consacré) vient nous chercher, surprise Turbo est en avance (son surnom est du coup suranné) !
Les débats s'ouvrent avec une Mme Lapin chef d'orchestre :
"je l'attendais depuis longtemps, mais va falloir me mélanger tout ca !" 18h40
Les Tilleuls trop sectaire ? Les places ne conviennent pas, il faut envisagé un melting pot avec les parents au minimum !

Une époque se clôt ,ce soir là, le "coron" et Pierre Bachelet ont disparu, à la place on nous compte avec un vulgaire stylo bic !
Pire, en tant que commissaire politique veillant à ce que le vote se fasse toujours de la main gauche, je constate qu'on ne vote plus à main levée !

18 brumaire

Mme Lapin remet rapidement Turbo à sa place :

" Vous n'allez pas me déstabiliser, j'ai le papier" 18h45

Et continue sur un ton pseudo humoristique la description des logements de fonction: "On nous a tout redécorer" (18h46), seul son excès de zèle fait sourire , elle décrit étage par étage les appartements et leurs occupants.
Soudain , en arrivant à l'étage de M Toubeau (surnom soumis au vote) une bande de groupie menée par Dame nut' s'exclame : "et pour les bains moussant on peut savoir" dame nut' 18h47.

Mme Lapin ne varie pas d'un iota son discours pragmatique avec parfois des sorties inattendues : "On a ce qu'il faut mais il va falloir faire des choix !" (programme pour 2012 ?) 18H55
"On est une communauté" (nouveau slogan à afficher à l'entrée) 19h00

La Fronde?

Peu de réactions face à cette prise de pouvoir, juste quelques mise à jour qui font sourire: "C'est quoi l'intérêt pédagogique d'Eurodisney ? " demande une mère d'élève.
Même nos collègues de baballe assistent médusés à cet exercice rondement mené "elle fonce" (19h10) !

Sortie de piste

Il faut attendre la fin de cette soirée pour avoir enfin des sorties humoristiques:

"J'ai demandé des comptes à jour " Mme Lapin (toujours pragmatique) 19h10

Et une dédicace à M. Toubeau qui prend la parole au bout d'une heure et s'emmêle les pédales d'entrée de jeu :

"Les BMP c'est des bouts d'enseignants" (19h35)
"Un emploi du temps c'est un tétris" (19h36)

Mme lapin reprend la main de manière élégante : "J'ai l'honneur d'avoir deux bébés avec moi" (19h36) désignant M. Toubeau et Mme Premièreuh !

Turbo privé de Iphone et obligé de rester jusqu'au bout se manifeste pour ne pas s'endormir "Si vous nous demandez des bancs faut pas nous demandez de les enlever" (19h40)

Après cette dernière passe d'arme, les débats sont clos en 1h10, record à battre !

08 octobre 2010

Parfum de scandale


Voilà ce que j'ai trouvé dans un Libé qu'on m'a rapporté de France, rubrique petites annonces. J'ai l'impression qu'une certaine débauche s'installe: je précise que John n'a jamais éte mon surnom.
Quant à Casu, serait-ce le pseudonyme de Courtoisine Rouge-gorge? En tout cas, je lui adresse une bise et lui lance un appel: Courtoisine, reviens bloguer sur "Des collèges de France et d'ailleurs"!

07 octobre 2010

Un opéra, des opérettes

On donnait Aïda au Stade de France, samedi soir. Dans la même lignée que Nabucco il y a quelques années, le but était de faire découvrir l’opéra au simple quidam, et lutter contre les préjugés tenaces confinant l’art lyrique aux placards d’une « élite ».
Aïda est un opéra en quatre actes de Giuseppe Verdi, créé le 24 décembre 1871 à l'Opéra Khédival du Caire, à l’occasion de l’inauguration du Canal de Suez. L’archéologue Auguste Mariette aida Verdi pour l’intrigue, mais craignant un échec il retira son nom avant la première. Ce fut un succès éclatant (désolée, Auguste).
L’intrigue se déroule entre Thèbes et Memphis, en Egypte, où le soldat Radamès souhaite accomplir des exploits, afin de demander la main d’Aïda, esclave d’Amnéris, la fille de Pharaon (vous suivez ?). Là-dessus, les problèmes s’accumulent (c’est un opéra, pas une comédie musicale…). Problème n°1 : Amnéris aussi aime Radamès (un ménage à trois, donc). Le crêpage de chignons qui a lieu entre les demoiselles quand elles l’apprennent est assez violent, la fille de Pharaon se montrant très peu urbaine (« Moi, fille de Pharaon, je l’épouse, et tu restes esclave à mes pieds, dans la poussière »…moche). Problème n°2 : Radamès parvient à accomplir de hauts faits, puisqu’il gagne le combat contre les affreux méchants Ethiopiens qui ont envahi le pays, oui, mais le roi est le père d’Aïda (aïe ; Corneille et Rodrigue ne sont pas loin). Le soldat demande donc la faveur à Pharaon de relâcher les prisonniers pour ne pas déplaire à sa belle. Mais celui-ci fait excès de zèle, et, pour le remercier d’avoir sauvé le pays, lui offre la main de sa fille Amnéris dans la foulée (re-aïe). Je vous passe la suite : vous irez voir l’opéra.
C’est une œuvre exceptionnelle de Verdi : les airs sont très beaux, il y a un vrai souffle épique dans les musiques, en particulier dans la fameuse marche des Trompettes. Mais le Stade de France a les inconvénients de ses avantages. Le côté grandiose demande à remplir l’espace visuel et sonore, et des parasites s’y engouffrent aisément. Malgré quelques bonnes idées dans la mise en scène, l’ensemble fut décevant ; la première partie fut une suite de ratés : le vent nous portait les bruits de l’autoroute jouxtant le stade, des camions de pompiers et des voitures de police passant toute sirène hurlante, des figurants se trouvaient régulièrement à contrepied de leurs camarades, se demandant où aller, des feux ne partaient pas, les écrans censés grossir les personnages et reproduire les paroles traduites étaient insuffisants (le spectateur se trouvant pourtant face à l’écran géant des paroles avait mieux fait d’apprendre la pièce par cœur pour s’y retrouver…). Serait-ce finalement un spectacle comique ?! D’autant que le simple quidam va à l’opéra comme au cinéma : avec les popcorns… et les commentaires.
Heureusement, nous bénéficions d’une bonne distribution : Adina Aaron (Aïda) était merveilleuse. La voix, le geste, tout était juste. Heureusement nous avions Nicolas de Grigny et Jean-Marie Puissant (qui a monté Didon et Enée, de Purcell, à la Coupole) pour guider les chœurs. Et, heureusement, nous avions Verdi.
Au final, un ressenti mitigé : si l’idée de départ était d’en mette plein la vue, c’est dommage car c’est la voix qui sauve le spectacle ; j’ai l’impression que l’effet aurait été le même si j’avais regardé Avatar sur la petite télévision noir et blanc de ma grand-mère (gâché…). Je conseille donc vivement à ceux qui veulent découvrir l’opéra d’aller… à l’opéra.

06 octobre 2010

Le corps franc des adjoints

Salut les collègues de France (et d'ailleurs),
un p'tit post pour vous signaler que notre insigne ex-gentil-collègue-organisateur hiérarchique, désormais à la retraite, a commis un petit ouvrage sur un mouvement de la Résistance dans sa région d'origine.
Non, l'Auvergne n'a pas produit que des fromages ou des présidents, elle a aussi enfanté nombre de profs d'histoire...

Je viens de recevoir mon exemplaire: il est beau, il est clair, il est bien documenté avec force photos zé croquis et le récit est vraiment intéressant.
Vous pouvez le commander ici si tu voulvoules.

04 octobre 2010

La troisième vague

Récemment, j'ai vu un film allemand qui relatait une expérience fort intéressante (mais non sans maladresses à mon avis, nez en moins "La Vague (Die Welle)" de Dennis Gansel (2008) reste à voir, bande-annonce ici).
En 1967 dans un bahut de Californie, un prof d'histoire a tenté de répondre à ses élèves qui ne comprenaient pas comment un pays comme l'Allemagne avait pu adhérer à une idéologie totalitaire.
La démarche initiée par le prof fut plutôt gonflée. L'histoire est (plutôt bien) racontée ici ou encore (en english).



Téléfilm américain réalisé en 1981: The Wave.

03 octobre 2010

D'art d'art

A partir du 8 octobre, le musée d'art contemporain de la mairie de Paris expose des photographies de Larry Clark. Une figure emblématique, photographe et cinéaste, de l'adolescence américaine, il photographie ses amis dans les années 1960, montrant peu à peu la libération sexuelle et l'évolution des moeurs. Il est évidement censuré dans les années 1970 par l'Amérique puritaine. Mais aujourd'hui, son oeuvre est encensée en tant qu'inspirateur de Taxi Driver de Scorsese, ou de Gus Van Sant (rien que ca !).
Seulement voilà; la loi de mars 2007 classe certaines de ses photos dans la catégorie "pédophile" ou "pornographique". Quatre d'entre elles sont exposées dont celle-ci :
Deux adolescents se caressent sur la banquette d'une voiture. Du coup, la mairie de Paris refuse l'exposition au moins de 18 ans (pour éviter tout risque de procès) à la grande fureur du photographe qui s'adresse avant tout aux adolescents.

Plusieurs questions me sont venues à l'esprit :

Sommes-nous si réactionnaires que cela au pays des Droits de l'Homme ?

Keski va-t-il censurer ce post au nom de la morale judéo-chrétienne ?

Patate douce et Neige des sables vont-elles utilisées ces photographies pour leur IDD "tous tout nu" ?

Interdire une exposition au moins de 18 ans empêche-t-il vraiment les pédophiles d'entrer ?

N'y a-t-il pas une hypocrisie à interdire ce genre d'image dans une exposition lorsque l'on sait ce que n'importe quel adolescent peut voir sur le net ?

02 octobre 2010

l'impossibilité d'une île

Personnage agaçant, délit de sale gueule, propos provoquants et gratuits... Non, ce que j'aime chez Houellebecq, ce sont ses romans... Je ne peux pas dire que c'est "une joie" de lire un nouveau livre de lui, mais c'est toujours une attente, c'est certain... Et on en attend beaucoup.
Le héros de "La carte et le territoire",lui, n'attend rien ; évacué donc le problème de l'espoir et donc du désespoir possible ; pas de pathos, pas de plainte narcissique, il est une sorte d'Etranger des temps modernes, décroché de l'envie, simplement parfois bousculé par un chauffe-eau qui tombe en panne un 15 décembre, par une jolie femme qui lui fait avoir une bandaison exagérée ou par les cartes Michelin des départements français.
On retrouve un peu les hommes de l'Extension du domaine de la lutte ou des Particules élémentaires (comment ce livre a pu ne pas avoir le Goncourt???), avec en prime une mise en fiction de Michel Houellebecq lui-même qu'il n'épargne pas plus que Drucker ou Beigbeder (grand fan de l'auteur depuis le début)...
Je ne sais pas si il est précurseur, mais il est certainement reconnaissable entre tous et unique en son style.
(à lire quand il ne pleut pas)

Extrait:
" Jed n'était pas jeune, il ne l'avait à proprement parler jamais été ; mais il était un être humain relativement inexperimenté. En matière d'êtres humains il ne connaissait que son père, et encore pas beaucoup. Cette fréquentation ne pouvait pas l'inciter à un grand optimisme, en matière de relations humaines. Pour ce qu'il avait pu en observer l'existence des hommes s'organisait autour du travail, qui occupait la plus grande partie de la vie, et s'accomplissait dans des organisations de dimension variable. A l'issue des années de travail s'ouvrait une période plus brève, marquée par le développement de différentes pathologies. Certains êtres humains, pendant la partie la plus active de leur vie, tentaient en outre de s'associer dans des micros-regroupements, qualifiés de familles, ayant pout but la reproduction de l'espèce; mais ces tentatives, le plus souvent, tournaient court, pour des raisons liées à "la nature des temps", se disait-il vaguement en partageant un expresso avec son amante (...)