30 décembre 2008

Bien finir l'année...

Une petite touche de bonheur pour terminer cette année 2008.
Citation pédagogique: Keski, mardi 23 décembre, 13h25 à Nez rouge.

La question était:
"Quand tu vas au casino , tu joues?"
Réponse de Keski:
"Quant tu vas au b., tu te contentes de regarder?"

24 décembre 2008

Chemato, la biopic


Nous sommes au début des années 70, M. et Mme Chemato attendent un heureux événement mais voilà: Mme Chemato, adepte des techniques en vogue à cette époque, accouche dans l'eau et le petit Chemato boit la tasse avant même de pouvoir crier. Cela crée un traumatisme immédiat dans le petit esprit chematique en formation dont nous reparlerons plus tard. Néanmoins, il brandit déjà un poing rageur vers le ciel et s'il ne râle pas, c'est d'abord parce qu'il n'a pas encore les mots pour le faire mais aussi parce que s'il le fait, il boira une autre tasse. Pas con. L'oeil résolu ne trompe pas, ce petit bonhomme de bébé fera son petit bonhomme de chemin sur cette planète.

Le petit Chemato grandit et fait l'apprentissage de la vie. A l'école, certains ateliers ne se passent pas bien. Des docteurs de Genève, de Bratislava, de Londres se succèdent mais ne parviennent pas à se prononcer sur l'origine du handicap du jeune élève. En effet, il rate systématiquement le test de la maison avec la cheminée qui fume. Le plus étonnant pour les praticiens, c'est qu'il rate même les tests de la main peinturlurée sur la feuille blanche. A chaque fois, sous les regards compatissants de ses jeunes camarades qui ne manquent pas de l'encourager, c'est l'erreur bête: la main glisse, ripe et salope tout. C'est con.

Voici la réalisation d'une jeune camarade de classe à l'époque des faits qui avait proposé à Chemato qu'il la signât à sa place pour pouvoir enfin offrir un dessin à ses parents. Chemato avait refusé en laissant éclater un vibrant "Mais ce serait de la triche commême ! Quid de la société si tout le monde y faisait co'ça ?!" Ses parents n'eurent jamais de dessin de maison avec la fumée qui sort de la cheminée.
Merci quand même Manon.


Puis ce fut l'adolescence et la véritable naissance au monde. Chemato s'enferme dans sa chambre et commence à prendre soin d'un corps qui se transforme. Bien sûr, il fait face à de petits désagréments mais après avoir regardé dans un dictionnaire le sens du mot acné -qu'il prenait jusqu'alors pour une technique bavaroise de nage sous l'eau-, il décide de réagir. Il ne croit pas aux produits pharmaceutiques et tient de ses racines auvergnates un sérieux sens de l'initiative et un doigté sans pareil.

Attention, ces images ont été réalisées par Chemato lui-même et peuvent choquer les publics les moins avertis.







Il parvient à force de patience et de dextérité à surmonter ses problèmes de peau et s'engage dans une vie trépidante faite de voyages, de barrages à construire et de dialogues intéressants avec les castors. C'est là qu'il apprendra notamment à faire et défaire des centaines de noeuds et qu'il découvrira que le coup de la patate sur les piquets de tente, ça ne sert strictement à rien. "Parce que si la foudre veut frapper à un endroit précis, y'a pas de raison pour qu'elle le fait pas," ajoute-t-il, déjà gorgé de cette jeune expérience nourrie d'un échange permanent avec la terre de ses ancêtres.





Chemato s'épanouit en collectivité et il sait mener ses troupes. La politique s'impose naturellement à lui. Il bascule définitivement dans l'engagement citoyen au détour d'une belle matinée. A la télévision, pendant qu'on lui prépare des crêpes au Nut', il découvre un homme qui deviendra vite son mentor. Il est électrisé. Il est prêt à recevoir le message, un peu comme Moïse en son temps. Toutefois l'histoire ne dit pas s'il a fini par manger sa crêpe. Les témoignages de voisins concordent pourtant: il semble que oui.





Ce seront dix années d'engagement politique jusqu'au jour où l'OM devint champion d'Europe. Après, sans raison, il s'est mis à soutenir Valenciennes. Dans son entourage, on n'a toujours pas compris pourquoi. La vie politique venait de perdre un de ses enfants les plus prometteurs. Il changea également de marque de baskets du jour au lendemain.



Un soir c'est l'accident bête: il laisse sa chaîne stéréo cafetière
tondeuse four à pain branchée sur le mode réveil. Il n'est pas là, l'alarme se déclenche, la musique est à fond, c'est du Cabrel repris en moldave rapé. Les voisins appellent les pompiers qui interviennent aussitôt en brisant une vitre pour mettre fin au vacarme. Chemato, arrivé un peu plus tard sur les lieux, découvre le désastre... ...et la facture. Il accuse le coup. S'ensuit alors une période de doute où Chemato se heurte à l'incompréhension de ses amis qui ne cessent de le questionner sur cet incident. Pourquoi de la musique si fort dans un quartier tranquille ? Pourquoi Cabrel ? Et surtout pourquoi la version moldave rapée ?
Ses voisins arrêtent de lui dire bonjour. Au boulot, il semble lire sur le visage de ses collègues et de ses élèves ces questions récurrentes. Alors, il se précipite dans un bar et bien sûr tout devient plus facile. Pas d'eau, non: son premier souvenir de bébé est encore trop proche. C'est l'alcool qui lui apportera ce que les humains lui refusent. Le piège, quoi. Là où d'autres se pochtronneraient à la 8°6, ce grand seigneur choisit pourtant de célébrer la Champagne historique dans des bacchanales quasi quotidiennes. Ses compagnons de beuverie le surnomment bien vite, non sans une certaine ironie taquine dont on raffole dans les brasseries du quartier, "le garde du seau".

Un jour, après une chute de Vélib' dans une côte qu'il avait sous-estimée, c'est le déclic. Alors qu'il est à terre et que les témoins de la scène -sobres, eux- accourent auprès de lui pour lui porter secours, une voix cosmique lovée dans un petit halo de lumière lui dit: "Tu ressusciteras le mouvement des jeunes Giscardiens car cela est bon ! Tu feras régner la paix et la sécurité sur le chaos car cela est bon ! Tu seras toujours à l'heure à tes rendez-vous car l'exactitude est la politesse des rois et je suis ton roi et tu installeras mon royaume car cela est bon ! Propage ma parole et tu auras ton poids en tartes au citron meringuées à chaque fin de semaine car cela est bon !"


Depuis, l'ancien "garde du seau" a retrouvé des bases saines, il s'est mis au sport, ne boit plus que de rares demis sans conviction et parcourt la capitale pour défendre les couleurs de son poulain. Il chine des affiches dans les brocantes et les vide-greniers et les placarde dans les artères passantes. En SDP, personne n'ose rien lui dire car tout le monde est bien trop heureux de le voir de nouveau épanoui.

Ah oui, il s'est récemment mis à l'accordéon, aussi. Grand bien lui fasse.


21 décembre 2008

Le chien qui bouffe les artères...

BONNES FETES A TOUS...

Petite piqure de rappel tout de même...
2008, il y eut de bonnes choses...
Mais c'était ça aussi...

En attendant que le chien nous bouffe autre chose...
Non !
Espoir!...nous en viendrons à bout (rêve ou réalité)
Grève le 29 janvier 2009...peut-être avant...


Keski, t'as vu , j'ai réussi !
Touchant hommage de Chem...il y' a de l'amour. Mais je savais.

JE VOUS EMBRASSE DE UNE A TROIS FOIS...



Dailymotion - Honteux !!!!!!! merci sarkozy, une vidéo de woui. sarkozy, darcos, flic, drogue, crime

20 décembre 2008

Keski, la biopic

Après Piaf, Gainsbourg, Mesrine ou Che Guevara, il est grand temps de s'intéresser à la vie de notre héros local. Quelques éléments pour un futur scénario...

Né en 1968, année rebelle, on sent déjà dans son regard la volonté de changer le monde...



Dans son entourage, peu nombreux sont ceux qui devinent ses réelles capacités. Il est pourtant déjà très fort dans l'humour potache, pesonne ne le bat au baby foot dans les Ardennes et avec les filles le succès s'impose très vite...
L'entrée dans l'adolescence est une période ingrate mais Keski n' a pas peur du regard des autres. Un célèbre réalisateur fait un film autour de son histoire en 1980 racontant comment il a surmonté ces épreuves...

Keski a une adolescence plutôt renfermée et studieuse, il voit assez peu d'amis et ne dépasse jamais les doses autorisées...


En classe, il est toujours devant et attentif. Il ne sait pas encore vers quelle voie se diriger et hésite dans ses études: lettres, histoire, droit, sociologie. Ce qui est sûr, c'est qu'il se sent souvent poète. Il rêve d'être le nouveau Rimbaud




Son premier roman est fidèle à l'esprit des années 1980, il utilise de grandes idées pour profondément remettre en cause la société...

Et puis le look rebelle s'impose. Keski a 20 ans, il ne sera pas le fils à papa que certains auraient pu voir en lui. Il s'achète une moto et traverse le désert du Neguev.


Le virus de la politique le touche. Il s'inscrit au parti trotsko-luxembourgiste, issu d'une scission d'avec le mouvement trotsko-liebnechtien. Ses interventions dans les meetings font merveille. Les foules de Sonrouge se déplacent en masse.


Et puis un jour, Keski tombe amoureux. Toute de suite, il sait utiliser les mots qu'il faut pour s'engager dans un avenir radieux. Il devient plus sérieux, coupe ses cheveux et met des vêtements propres...


Aujourd'hui Keski vit heureux entouré de ses amis, il s'adonne à ses passions, la musique, le scrabble, le rap, le slam, les soupes maison, la construction-déconstruction de maisons, le cinéma des années 1970.

Que nous réserve-t-il dans l'avenir?
Mettra -t-il son talent au service des autres?
Passera-t-il de l'adulation des foules à la critique permanente?


JE VOUS SOUHAITE A TOUS DE BONNE FÊTES ET NOTAMMENT A MON CHER KESKI, QUI MALGRE SON INCAPACITE A GERER UN EMPLOI DU TEMPS RESTE MON BROTHER POUR LA VIE QUE J'ADORE...

17 décembre 2008

le syndrome de l'oubli

...
Mercredi
J'ai fini hier un livre de Fottorino, dont j'avais précédemmment parlé pour les Baisers de cinéma. Je suis "lectrice en série", cela me permet de me faire une idée sur un auteur, un univers (sans prétention, c'est plutôt proche du fétichisme)(!)
Donc, voici ce soir Korsakov, titre bien étrange désignant un syndrome qui entraîne une perte de mémoire partielle, doublée d'une compensation par la fabulation. Le patient comble les vides par une vie "rêvée"...
La première partie raconte la vie triste de François, fils d'une très jeune fille-mère, qui ressent des angoisses à cause de mots qui deviennent pour lui des malentendus ("l'enfant d'aout" devient "l'enfant-doute"). Il est à part. Incompris aussi. Le langage est un enjeu. D'ailleurs, personne ne le nomme, on l'appelle "le petit".
Dans la deuxième partie, François est devenu un brillant neurologue, et a été adopté par un "Signorelli" qui lui a sauvé l'enfance. Mais le lien paternel, le nom (encore), n'est pas une chose évidente, et son père biologique hante sa mémoire, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il est lui-même atteint de Korsakov.
Enfin, la dernière partie raconte les souvenirs du grand père adoptif, Fosco le cavalier tunisien, et ces images du "héros" ne s'effacent pas, malgré la maladie qui progresse. Bien sûr, on se demande ce qui est construit et ce qui fait réellement partie de sa vie passée, de ses souvenirs...mais n'est ce pas la question que l'on se pose à chaque fois qu'on ouvre un livre?
Extrait:
"Korsakov entre en moi comme un soulagement, une grâce qui m'est donnée, le signe d'une providence inespérée. Je ne vais pas lutter. Korsakov est là pour me délivrer. Je serai son complice. Mes mauvais souvenirs, les images terribles qui me hantent depuis la longue nuit Ardanuit, je les lui offre sans retenue. Il peut tout prendre. Sauf Fosco, mon grand-père, le cavalier du désert. A présent, lui seul mérite encore de vivre dans ma mémoire."

16 décembre 2008

A vous de jouer...

Le problème est que malgré tout, ce connard rit tout le temps...
Enfin ! n' oubliez pas d' utiliser la souris pour continuer la dégringolade...

On aimerait le voir s'écraser sur le carrelage.



Nicolas Sarkozy - The Falling Nicolas Sarkozy Screensaver

15 décembre 2008

Une attaque journalistique avec les moyens du bord...

Séance de rattrapage pour ceux qui ont loupé l'image la plus "forte" du week-end.

Mountazer al-Zaïdi a jeté, sans l'atteindre, deux chaussures sur George W. Bush et l'a insulté en pleine conférence de presse avec le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki dimanche. Alors que les deux hommes se rencontraient dans le bureau privé du Premier ministre, le journaliste a bondi en criant "c'est le baiser de l'adieu, espèce de chien" et lancé ses chaussures, l'une après l'autre, sur le président américain. Ce dernier a esquivé les deux chaussures.
Le journaliste a été évacué de force par les services de sécurité irakiens et américains, en criant à l'adresse de George W. Bush "vous êtes responsable de la mort de milliers d'Irakiens". Créé en 2005 et basée au Caire, la chaîne al-Bagdadia est financée par un homme d'affaires irakien.

"Al-Bagdadia demande aux autorités irakiennes la libération immédiate de leur journaliste Mountazer al-Zaïdi conformément à la démocratie et à la liberté d'expression que le nouveau régime irakien et les autorités américaines ont promises au peuple irakien", dit la chaîne dans un communiqué diffusé à l'antenne.
"Toutes mesures prises contre Mountazer seront considérées comme les actes d'un régime dictatorial", ajoute la chaîne. "Al-Bagdadia demande aux associations de journalistes irakiennes, internationales et arabes de soutenir la demande de libération de Mountazer al-Zaïdi", conclut la chaîne.

Enterrement en série

Tandis que je vous sais, pour la plupart, tout à votre mission pédagogique jusqu'à des heures indues, je voulais juste vous tenir informer d'une bien triste nouvelle ...la mort, à 85 ans, de l'Inspecteur Derrick en personne ...

Je crains que Le Pays ne voit d'un très mauvais oeil que son jour anniversaire soit pareillement endeuillé mais c'est ainsi !


J'attends impatiemment de savoir si France 3 va bousculer sa grille de programme pour une soirée hommage 3 épisodes. Tant que ce n'est pas au détriment de "PBLV" (les spécialistes déchiffreront), tout ira bien !

13 décembre 2008

Puisqu'il fait si froid ici...

... voici quelques images de ma ville de l'autre côté de la Méditerranée.

Le retour de la plage se fait à pied le long du vieux port, puisqu'on habite dans le centre historique, la médina, qui longe celui-ci. (Sur la photo ci-dessus, on voit l'un de ses murs à droite)

Et au bout de ce mur, on tourne à droite, et à 10 mètres il y a l'unique entrée de cette médina où l'on est accueilli par la mosquée.
Puis à droite de celle-ci, à quelques pas, un dernier virage et on trouvera ma maison...

Maison où l'on a souvent des hirondelles qui s'invitent dans le salon.

10 décembre 2008

Indépassables (spéciale dédicace à Chem')

On a beau dire: Jacques Brouille, Léon Foret et Georges Boutboul resteront pour toujours des guides en matière de chanson française...

"Dans l'étang de Courcouronnes, y'a des pédalos à moteur..."

palmarès

- en 2000, un élève me filmait (enfin, mes fesses) avec un camescope, en cours.
- en 2002, je fus menacée, traitée de "petite princesse" qui verrait bien à la sortie.
- en 2005, je fus traitée de "vieille pute"
- en 2006, je dus dire à une élève de "cesser de sucer la poignée de la porte"
-en 2008 (presque 2009), un élève montre son cul à la classe pendant ma lecture d'un conte pour enfants...
Certain disent que mon palmarès devrait me faire poser des questions...D'autres disent que chacun a ses incidents, mais que tous ne le disent pas.

Sinon, je vote
film de l'année (j'en ai pas vu beaucoup) : Into the wild de Sean Pean
livre de l'année : Le Coeur Cousu de Carole Martinez (là, j'ai plus de choix).
la citation pédagogique : (à des enfants qui ont sué corps et âme pour une bonne oeuvre) : "Il faudrait que ça rapporte plus que ce que ça a coûté." Zapata

08 décembre 2008

Réhabilitation


Chemato moqué, Chemato brisé mais Chemato réhabilité...

Vendredi, j'étais moqué et humilié pour cette petite phrase que j'avais écrite sur un bulletin:

" les résultats de X se sont effondrés tandis que ses bavardages devenaient plus nombreux".

On me reprochait avec véhémence d'avoir violé la sacro-sainte concordance des temps...

Victime récurrente de la citation pédagogique de la semaine, j'ai eu le droit à quelques lazzis et autres remarques désobligeantes " j'te dis moi comment il faut enseigner Napoléon?"

Aujourd'hui, j'ai eu droit à des excuses semi-publiques. Je vous avoue ma grande satisfaction.
Je n'exploiterai pas davantage cet incident.

07 décembre 2008

c'est pas souvent que ça arrive


Pour une fois que notre premier ministre est en accord avec mes idées je tiens à le féliciter . En effet ce dernier a aimablement renvoyé dans les cordes notre incompétente ,non estimable et dangereuse garde des sceaux (des sots?) Rachida Dati . Il s'est dit vendredi "totalement hostile" à l'emprisonnement des mineurs de 12 ans, proposition contenue dans un rapport remis mercredi à Rachida Dati, qui y avait vu une mesure relevant du "bon sens"."Le gouvernement n'a aucun projet en ce sens", a-t-il encore dit.

Two Lovers

Two Lovers de James Gray

Un film magnifique à aller voir de toute urgence


Un homme fragile psychologiquement est tiraillé entre deux aventures sentimentales. Histoire d'amour a priori banale, mais chaque scène est un bijou d'émotion ciselé au micron près, portée par des acteurs extraordinaires. Quand je pense que Joaquin Phoenix (déjà merveilleux dans Walk The Line) veut mettre un terme à sa carrière d'acteur pour se consacrer à la musique...

Encore un petit plus, mon père et moi sommes spontanément tombés d'accord à la fin de la projection pour dire que la peinture de la famille juive (le héros est un juif new-yorkais) était très juste et très réaliste en dehors de tout cliché ou de toute caricature (la maman est jouée par Isabella Rossellini).

Bande-annonce ici.

la fraîcheur des adolescent(e)s

" Mes parents sont un accident de voiture." L.P.
"La salle des professeurs était d'un vert pétant. Le professeur était comme sa salle.(...) Le jour après, je finis par m'aperçevoir que la salle changeait de couleur tous les jours." D.E.

Enfin, c'est facile de se moquer. J'ai eu aussi le plaisir de lire la copie d'une élève talentueuse (je dis rarement cela). Un moment de grâce.

04 décembre 2008

deuxième choix

Je fais, vite fait, d'une pierre deux coups. Deux auteurs, Nothomb et Van Cauwelaert, reconnus et connus au point qu'on peut les acheter au supermarché, deux textes courts, Journal D'hirondelle et Attirances.

Je n'aime pas Nothomb. Je vois bien qu'elle a du talent, mais sa rigueur à publier, sa posture de Dark-pas-du-tout-girly, ne me plaisent pas. Pourtant, j'ai essayé à maintes reprises, depuis L'Hygiène de l'assassin...Comme dirait Keski (en parlant d'autre chose mais tant pis), on voit trop le style, pas assez l'histoire. Ca me gêne. ALors, je la lis en vancances, sur la plage (enfin, là, pas trop), quand je n'ai rien d'autres à acheter au supermarché. Et puis, j'oublie vite.

Van cauwelaert a quand même eu le Goncourt pour Un Aller simple, et il y a des romans de lui, comme Corps étrangers, que j'aime beaucoup. Maintenant, il a tendance à ressembler davantage à Marc Lévy, c'est à dire, là encore, des histoires faciles à lire, avec un peu de fantastique, mais qui ne marquent pas... Autre point commun dans ces deux livres : des personnages disparus semblent réapparaître sous forme d'oiseau (pigeon ou hirondelle).

Voilà, lisez Sandor Marai (j'en ai commandé quelques autres sur la lancée du premier), offrez Carole Martinez...

Extraits:
" Ces grands appartements anciens sont mal chauffés. J'ai pris un bain brûlant, j'ai mis des couches de vêtements et je me suis terrée dans mon lit. Pourtant, j'ai froid à en mourir. Sortir cette main des couvertures pour écrire m'est une épreuve. Je ne me sens pas vivante. Cet état dure depuis des semaines." Nothomb
"Je savais résister à la routine, pas à la déception." V.C

Poésie catholique en musique

Mes bien chers frères , mes bien chères soeurs , je vous invite à écouter le lyrisme de cet agité de la toile numérique qu'est Didier Super .
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Dieu est-il un animal de compagnie ?


Je me demandais si Dieu était en toute chose. Si c'est le cas alors bonjour les dégâts

02 décembre 2008

L'invention de la solitude

Ne vous fiez pas au titre, ce Premier Amour du hongrois Sandor Marai est un livre absolument pas "sentimental", assez ancien, d'un auteur né en 1900, culte dans son pays, et enfin publié chez Albin Michel en 2008. Personnage déterminé, il a vécu l'occupation, s'est exilé et a décidé du jour de sa mort, à 89 ans.

Il y a quelque chose de L'Etranger dans le héros de ce roman là : professeur de latin de 54ans, vieux garçon à la vie définie, bornée, à la solitude érigée en évidence. Tout semble aller bien... peu d'ambition, peu d'émotions, mais jusqu'ici, tout va bien.
Et puis, il ressent quelque chose, comme une impatience, qui l'empêche de dormir paisiblement et de profiter des seules vacances prises depuis des années. Un autre homme, Timar, lui enseigne qu'il souffre de "solitude coupable". A cela, hormis le desespoir, il n'y a que deux remèdes : l'amour ou Dieu.
Le héros ne s'en inquiète pas, rentré chez lui, tout semble redevenu "reglementaire", il décide de se mettre à la retraite à la fin de l'année et il découvre sans trop d'appréhension sa nouvelle classe de terminale, niveau qu'il n'avait plus eu de puis longtemps...
Je ne raconte pas la suite, mais ce récit, présenté sous forme de journal, m'a énormément plu. Jusqu'au bout, le héros se met à distance, se dissèque avec froideur, observant ses réactions comme s'il s'agissait d'une réaction chimique ou d'une traduction à effectuer. Aucun pathos, mais la description terrible et froide d'un homme bousculé soudain dans sa non-vie, destabilisé, ne se rendant compte de l' évidence qu'en dernier, quand il n'a plus aucun choix.

Extraits:
" C'est un peu comme la soif, cette nervosité. Ou comme lorsqu'on a froid et qu'on n'arrive à se rechauffer nulle part. Ou comme l'insomnie. Ou encore comme la faim. Je ne sais pas. Parfois, il y a des jours où je ne ressens rien, comme si la chose se terrait quelque part. Puis, de façon inattendue, ça me surprend. J'ai observé que parfois mes mains se mettent à trembler. Ou encore j'ai l'impression que ma bouche est envahie par la salive. Parfois ça dure des heures. A la fin de la troisième semaine, j'ai fini par me décider à partir."
" Si j'avais de la religion, je pourrais aimer Dieu. Il y a beaucoup de gens qui s'immergent dans l'amour de Dieu et dans une vie fondée sur le respect de ses commandements. C'est l'essence même de leur existence. C'est très confortable et apparemment, tout à fait satisfaisant. (...) Cependant je dois avouer que je ne me sens pas proche de Dieu. Celui qui a de la religion, ce sentiment l'envahit complètement. Moi, non.
Aujourd'hui, j'ai pensé à la misérable condition de l'être humain. Sa quête d'amour l'amène à examiner pareillement l'achat d'un chien et la croyance en Dieu. Il semblerait que Timar ait raison. On ne peut vivre sans aimer."