27 janvier 2007

Zone libre: une leçon d'humanité


Courez voir "Zone libre", premier film réalisé par Christophe Malavoy (oui, oui, l'acteur). En quelques mots, ça se passe durant l'Occupation; un bout de famille juive -ou plutôt ce qu'il en reste- va se planquer dans une ferme en Charente...
J'ai rarement vu un film aussi sensible bien qu'il refuse toute sensiblerie. Le jeu d'acteur est rare, l'intrigue se nourrit de ce qui est essentiel, les dialogues sont d'une précision et d'une humanité littéraires et le montage est calibré au micron près. Faut dire qu'il s'agit de l'adaptation d'une pièce de Jean-Claude Grumberg (qui avait remporté à l'époque le Molière du Meilleur spectacle de la décentralisation et Grumberg avait reçu le Molière du Meilleur auteur). Bref, un film généreux qui réconcilie l'homme avec l'homme malgré l'homme. Si vous aimez la vie, allez le voir.

PS: En plus, l'acteur de onze ans offre une telle ressemblance avec mon père au même âge (qui lui aussi a été caché dans une ferme) que j'ai failli crier dans la salle...

4 commentaires:

Keski Lapadila a dit…

Critique Télérama:

Zone libre. De Christophe Malavoy.

Une chronique de l’Occupation tout en nuances, par Christophe Malavoy.

Vivre, ou plutôt survivre sous l’Occupation. Le sujet a été mille fois traité au cinéma, engendrant des foules de héros et de salauds plus ou moins ordinaires, d’analyses contradictoires, de pamphlets ou de fresques académiques. Dans ce paysage encombré, le premier long métrage du comédien Christophe Malavoy trouve une place modeste et singulière. Ce Zone libre, adapté de la pièce éponyme de Jean-Claude Grumberg, se limite à quelques arpents d’herbe, une petite ferme et une grange où se cachent Simon (Lionel Abelanski, formidablement juste) et sa famille, fuyant les persécutions nazies. L’unité de lieu, coupée de quelques échappées dans les environs ou à Paris, permet de montrer la guerre en creux avec une force étonnante : l’horreur reste hors champ, mais imprègne tout.

La peur, au jour le jour, hante chaque geste, chaque respiration. Malavoy cherche la trace de cette violence sur le visage de ses comédiens, tous convaincants, mais capte aussi les minuscules détails du quotidien, les temps morts, les moments tendres ou cocasses. Chronique d’une attente, son film est aussi l’histoire chaleureuse et piquante de la rencontre entre deux mondes : celui des fugitifs, bourgeois et urbains, et celui de Maury, le paysan qui les cache. Au centre du récit, ce personnage de Juste, bourru et généreux, aurait pu concentrer tous les clichés du cinéma patrimonial, façon Père tranquille. Mais, grâce à la finesse des dialogues de Jean-Claude Grumberg, et surtout par la grâce rugueuse de l’interprétation d’un Jean-Paul Roussillon magistral, il témoigne, tout en nuances, d’une belle humanité. A l’image du film.

Cécile Mury
Télérama n° 2975 - 20 Janvier 2007

Anonyme a dit…

Bien bien bien, keskispasselà? Et si on amenait les élèves?

2Mimouche a dit…

Fantastique , même Télérama fait des commentaires sur le blog .....Ok sans commentaire.

Mister J a dit…

j'irai.Effectivement,pourquoi pas avec nos noirs,nos blancs,nos jaunes et même notre personnel espagnol !