21 octobre 2008

ombre et lumière

...et oui, toujours pas de télé...

Huitième roman d' Eric Fottorino (qui, quand il s'ennuie, est directeur du Monde), Baisers de cinéma avait tout pour me plaire : prix Fémina 2007, une couverture en clair-obscur, et en exergue, une citation de Falaises d'Olivier Adam (que j'aime d'amour, comme chacun sait) :
" Le sens caché de ma vie aura été de fuir un père présent et de chercher sans fin une mère disparue."
Le héros (fictif, cette fois-ci)est un parisien qui a réussi, fils d'un directeur de la photographie qui a passé sa vie à chercher l'éclairage parfait, la lumière sous toutes ses formes, et d'une mère inconnue, qu'il ne cesse d'essayer de retrouver à travers les photos des grandes actrices de la deuxième moitié du XXe siècle.
Hommage au cinéma, recherche de l'origine , amour ambigu et dangereux avec Maylis (oui, Chemato,je sais), ce roman, sous un autre angle, rejoint celui dont j'ai parlé précédemment, en plus fluide, en mieux "éclairé", en plus féminin, pourrais je dire.
Extrait :

" Vers la fin de sa vie, Jean Hector avait poursuivi sa recherche des sources de lumière. Sur des feuilles volantes annotées de sa main, il décrivait ainsi comment il avait constitué un véritable élevage de papillons qu'il enfermait dans une petite serre ajourée aux parois de tissu. Il se procurait par correspondance des espèces aux ailes bleues qui émettaient un éclat semblable à celui des diodes luminescentes(...) Mon père avait appris que les ailes de ces papillons captaient la lumière du soleil grâce à de minuscules miroirs et la restituaient dans l'obscurité, promenant un mystérieux halo bleuté qui trouait le noir. Son dernier carnet de tournage racontait comment, pendant une scène de nuit, il avait lâché deux beaux morphos et un azuré au-dessus des comédiens, leurs visages s'éclairant alors dans l'intemittence des battements d'ailes.
C'est la magie de ce bleu qui l'incita sans doute à basculer du noir et blanc vers la couleur (...)"

4 commentaires:

Mister J a dit…

Sans doute...

chemato a dit…

C'est gentil de me citer pour m'obliger à lire de la littérature et ainsi faire de moi un être sensible (y a du boulot).
Maylis, tout un programme, elle avait un blog, elle aussi; où elle parlait de nous...de Keski souvenez vous!
Et voilà, on nous supprime la seule émission de télé que je regarde (prévue en plus sur les crimes de Perpignan)pour Soeur Emmanuelle! Y a pas de justice.
Bises

Mme RIVEMALE a dit…

je mets mon grain de sel pour confirmer tout le bien que dit Le Pays de ce roman. Je dois à la vérité de dire que, emballée, je l'avais conseillé vivement à ma soeur qui n'a jamais compris ce que j'avais pu y trouver !

Mais bon, elle, elle est jamais partie de Perpignan-la ville des crimes-donc ça doit expliquer son manque de sensibilité littéraire ...

2Mimouche a dit…

Je viens de terminer "Le rapporrt de brodeck" , prix Goncourt des lycéens et la seule conclusion qui me vient est : "je ne suis plus lycéen depuis bien longtemps"