Je reviens sur le sujet après avoir vu le film. Merci la fille Nut de m'avoir poussé à aller le voir , tant il m'a séduit et bouleversé.
Tellement de choses vécues. Tellement de scènes qui faisaient écho à notre quotidien.
Tellement différent du livre: de nombreuses scènes sont vraiment "lissées", même le personnage principal en sort beaucoup plus humain, moins mordant, moins arrogant, plus dans le doute et dans une vraie bienveillance à l'égard des élèves et des collègues. Le nombre de dialogues qui ont été réécrits dans un sens moins conflictuel...
Ce que j'ai aimé dans ce film, c'est l'image positive qu'il va donner de nous à de nombreux spectateurs, d'un métier complexe, où l'on est souvent sur le fil, où l'on débat beaucoup (de la discipline, de la sanction, des notes...). Plus riche que l'image habituelle "vous vous faites insulter/ vous êtes toujours en vacances".
Merci à Laurent Cantet.
3 commentaires:
Je n'ai pas vu ce film ni lu le livre mais par contre j'ai visionner le reportage d'envoyer spécial "entre les lignes" sur le site de france 2.
Je l'ai trouvé magnifique et poignant... Jusqu'aux larmes: voir autant de détresse humaine chez ces élèves et tous ces adultes, plus ou moins jeunes, du collège se la prendre ainsi frontalement... et devoir gérer tous ces malêtres.
Un reportage que l'on m'a conseillé et que je conseille à mon tour, fait de façon excellentissimement magnifique.
Je viens de le voir et je suis tout à fait d'accord avec toi.
Je dois reconnaître que je partais avec une opinion défavorable et une question: allais-je supporter plus de deux heures de classe sur grand écran après mes 5 heures au collège de France ?
Sur un plan technique, ce que j'ai vu est une captation assez extraordinaire du huis clos scolaire.
J'entendais après la projection une jeunette à la vingtaine bien entamée dire à sa copine à quel point le film l'avait littéralement propulsée dans son propre collège et dans sa propre histoire d'élève. C'est sans doute le grand mérite du film.
Chapeau au réalisateur qui a su faire jongler sa caméra à travers un espace aussi exigu (le film n'a pas volé son titre) et inviter les spectateurs à un safari dans leur mémoire collective.
Après, les avis divergent: on peut plus ou moins s'identifier à tel ou tel colligue (spéciale dédicace à Neige ensablée), se reconnaître dans telle force ou dans telle faiblesse.
Mais tout cela est finalement assez secondaire puisque ce qui compte avant tout, c'est de voir à l'oeuvre ce foyer incessant tour à tour réjouissant et exaspérant, ce big bang des questionnements de début de vie, cette quotidienne soupe aux défis que tout éducateur concocte sans filets.
C'est quand même un beau métier que le nôtre puisqu'en définitive la seule chose que l'on propose aux élèves, c'est eux-mêmes. Certains n’en ont pas envie ou ne le tolèrent pas et nous le renvoient dans la gueule, d'autres le comprennent et nous aident. Tout ça dans 20 petits mètres carrés.
PS: Bon, c'est vrai, y'a les vacances aussi...
Oh... Et voila!! Dans tout ce "blabla" Keski arrive tout de même à glisser certaine moquerie facile... Tu ne peux pas t'en empécher...
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