01 février 2009

Chem' on C(h)iné

Nouvelle rubrique pour cette année, je vous parle des films que j'ai pu voir.
Il faut bien équilibrer par rapport aux choix vétustes imposés dans « l’extrait pédagogique de la semaine ». Contrairement au Pays, je ne serai pas vexé que vous fassiez votre rubrique concurrente...J'espère même que vous exposerez vos désaccords dans la rubrique commentaires. Contrairement à Télérama, j'essaierai de ne pas dévoiler l'intrigue en 10 lignes. La Patate étant à la mode, je propose comme système d'évaluation...
1 patate: intéressant, amusant, émouvant, ce film ne laisse cependant pas un souvenir impérissable
2 patates: mérite le détour, ne laisse pas indemne en sortant
3 patates: chef d'oeuvre, marquera l'histoire du cinéma (la mienne en tout cas).
Pour le mois de janvier j'ai vu:













Agathe Cléry
Une working girl ambitieuse et raciste est victime d’une maladie qui lui rend la peau noire…Ereinté par les critiques, ce film garde pour moi toute la patte Chatillez : des répliques grinçantes, un humour caustique et des traits de société souvent bien épinglés. Dommage que la fin vire au conte de fée et au happy end un peu trop appuyé











Un barrage contre le Pacifique
Cambodge, années 1930. La veuve d’un fonctionnaire colonial tente de mettre en valeur des terres inondées qu’elle a obtenues en concession. Avec ses deux enfants, jeunes adultes, elle se bat dans la société coloniale pour obtenir des financements.
Cette adaptation du roman de Duras par un cinéaste cambodgien souffre de la lenteur et de la mise en scène trop traditionnelle. L’histoire est intéressante et montre bien les conflits entre la société cambodgienne et les autorités coloniales, sans parti pris et sans caricature.















Le Che, 1ere partie
Le portrait du Che dans sa période guérilla (1954-1959). Les combats dans la Sierra Maestra jusqu’à la prise du pouvoir par Castro.
Le film est intéressant parce qu’il éclaire une partie moins connue de sa vie, celle de la guérilla, de la manière dont elle s’organise, comment elle gagne du terrain. L’image du Che reste malgré tout proche de l’icône, justicier, fin tacticien, idéaliste. Bref, après ce film, on ne décrochera pas son portrait de notre chambre d’ado.
















Il Divo
Le portrait de Giulio Andreotti, chrétien démocrate, sept fois président du Conseil italien dans les années 1970-1980.
Un portrait à charge qui montre bien tout le cynisme du personnage, capable de s’allier avec n’importe qui, pour se maintenir au pouvoir. Néanmoins, malgré les sous-titres explicatifs, le film reste obscur pour celui qui ne connaît pas les arcanes de la politique italienne. Au moins, les Italiens, comme les Américains s’intéressent à leurs politiques. On attend toujours l’équivalent en France.


Noces rebelles
Etats-Unis, années 1950.Un jeune couple s’installe avec ses deux enfants dans un magnifique pavillon de la banlieue de New York. Très vite, ils se rendent compte que la vie qu’ils mènent, est loin de celle dont ils avaient rêvée.
Un film magnifique malgré une intrigue mince. Ce film questionne les choix existentiels de chacun, les compromis permanents qu’on réalise entre aspirations profondes et envie de confort, entre l’image sociale et le désir ne plus vivre dans la société.








Frozen River
A la frontière américano-canadienne, une femme est entraînée, pour gagner un peu d’argent, dans un trafic d’immigrés clandestins. Avec l’aide d’une femme indienne, elle traverse à plusieurs reprises une rivière gelée.
Un film à la Ken Loach transposé dans un endroit habituellement peu filmé. Une histoire magnifique. Dans leur quête de survie des personnages composent avec la réalité, deviennent à leur tour des exploiteurs. Quand le quotidien révèle le meilleur et le pire…










10 commentaires:

patate douce a dit…

super rubrique!!
ayant toujours 6 mois de retard au ciné (voire 2ans...)
ça me servira à louer au vidéo club dans quelques mois!!
ps : j'adore ton système d'évaluation! l'idée de lire ta rubrique avec une patate chaude dans la bouche 'chem' au chiné, ça me poile!!

Anonyme a dit…

Je suis émerveillée, voire envieuse de tout ce que tu as vu!!!
Pareil, je louerai ceux qui ont deux patates au moins...(ps : moi j'aime bien les critiques de Télérama)

Keski Lapadila a dit…

Je voudrais préciser deux choses:

1) Il Divo: une seule patate ? Alors là, je m'insurge. Mise en scène magistrale, acteurs bluffants, dialogues ultra-efficaces. Une petite leçon transalpine de cinéma politique (faut dire qu'ils ont de l'expérience). Pour ma part, j'hésiterais entre deux et trois pommes de terre.

2) Notre Monsieur Cinéma s'endort très souvent dans les salles obscures (surtout s'il est placé près d'un mur). Alors certaines critiques risquent de ne pas refléter intégralement le contenu d'un film (voir point précédent).

Bravo pour cette nouvelle rubrique: a star is born !

chemato a dit…

Merci keski pour ton soutien final...
Toutefois je maintiens "une patate " pour Il divo mais je conçois tout à fait qu'un film payé 19,8 euros(prix de l'abonnement ciné mensuel)soit surévalué par son spectateur.
A trois patates, t'en as eu pour ton argent.
P.S.: ce sera quoi le film de février?

Neige ensablée a dit…

Ohhhh...
Tu dois l'avoir bien senti celle la Keski!! T'as mal??

Keski Lapadila a dit…

Réponse à Chem à venir.
Réponse à Neige dans CP de la semaine.

zapata a dit…

J'ajouterai pour Che l'excellent jeu entre les différents accents latino-américains.
Je suis très intrigué par le dernier film que tu as cité, un Ken Loach me déprime toujours autant, et c'est pas le moment !

Neige ensablée a dit…

Hé, Keski, comme tu mens!!!
Tu déformes TOTALEMENT (enfin presque) mes propos.
Tu as noté en CP "Ah bon, on dit "j'aurais mouru" "
Alors que j'ai clairement dit, en m'adressant à toi, car il m'avait semblé avoir entendu ces mots dans TA bouche: "Quoi? T'as dit "j'aurais mouru"?".
Alors je veux bien croire que j'ai eu une hallucination auditive, mais bon, là comme même... Tu pousses un peu dans la déformation de propos!

Keski Lapadila a dit…

Ce blog est administré de manière rigoureusement impartiale.
Tes propos sont pas loin d'êt' choquants et blessants.

zapata a dit…

Je tiens à ajouter mon grain de sel, parce que :"Quand on arrive par bateau en Angleterre , on voit Rotterdam." est d'une bien plus haute qualité pédagogique que le malheureux contresens de neige des sables. Serait-il possible de remettre en cause l'infaillibilité de Keski ?