27 février 2009

Chematorama

Alors que notre chroniqueur partait en pèlerinage en Terre sainte, d'autres ont profité des vacances pour fréquenter les salles obscures. J'ai donc subtilisé les clés de la rédaction pour vous livrer un nouvel opus de critique ciné.

Premier film est non des moindres, 8 oscars à lui tout seul ! L'histoire de Jamal Malik, un petit indien des bidonvilles de Bombay qui gagne à Qui veut gagner des millions, a-t-il triché ? Est-ce son destin ? L'histoire se déroule en flash back et l'on voit Jamal à plusieurs moments de sa vie (les acteurs sont d'ailleurs très inégaux). Un film sympa, rythmé, montrant les changements brutaux et soudains de l'Inde des années 80 à nos jours. Mais un peu naïf, un anti-héro que l'on ai forcé d'aimer, l'histoire d'amour est très bollywoodienne.
Une patate pour un bon moment passé en Inde malgré tout les malheurs du héros, mais les 8 oscars sont un peu excessifs !







L'histoire de Benjamin Button est celle d'un homme qui naît avec le corps d'un vieillard et qui rajeunit à la même vitesse que nous vieillissons. C'est une fable sur le temps, le sens de la vie, la contingence. Brad Pitt est très inspiré (surtout en ce moment ) Cate Blanchett est divine (comme toujours). Le film débute sur l'histoire d'un horloger Mr gâteau (c'est son vrai nom dans le film) chargé de construire l'horloge de la gare de la Nouvelle Orléans, pendant la construction il apprend la mort de son fils parti combattre dans la Somme. Mr gâteau invente alors une horloge qui fonctionne à l'envers, si le temps part dans l'autre sens son fils ne meurt pas, il ne part pas à la guerre et la vie suivra son cours. L'histoire résume le film, le refus de l'Histoire, du temps qui passe, de la fatalité...
Deux patates pour un film qui est capable d'arracher une larme à un historien (c'est tout dire)







européenne, la France tous pourris. Le dernier Costa-Gavras nous invite à suivre l'Odyssée d'Elias immigré clandestin venu d'un pays inconnu (Albanie ? Kosovo ?) . Son rêve se résume en un mot : Paris. Dès les premières minutes du film on se retrouve en face du doigt accusateur du réalisateur, l'Occident, l'UnionElias rencontre des gens humains, gentils ou salauds, qui participent à l'aventure bon grès mal grès. Mais on constate une noirceur grandissante au fur et à mesure qu'Elias se rapproche de son but, les Italiens l'arnaquent (normal) mais les Français l'exploitent, le maltraitent, le pourchassent. La police est déshumanisée et les Parisiens font vraiment peur (seul d'autres marginaux comme les SDF peuvent le comprendre !).


Une patate pour un beau film mais qui laisse une honte de la France pas forcément constructive.






Le dernier Eastwood, son titre est le nom d'une voiture (la même que Starsky et Hutch) symbole de l'Amérique. Clint a 79 ans (c'est surement son dernier film en tant qu'acteur) et son rôle est un résumé de sa carrière Walt Kowalski est dur et froid comme le shérif de Pale rider, bourru, raciste et macho comme l'inspecteur Harry, son arme à feu ne le quitte pas. Il voit d'un mauvais oeil cette Amérique multiculturelle, mais sa rencontre avec ses voisins asiatiques et son goût pour la loi (qui passe avant la couleur de peau et le patriotisme) le font évoluer. Ce film montre un pays-monde où toutes les communautés doivent apprendre à vivre ensemble, Clint c'est l'esprit américain, le père fondateur, forcé de reconnaître que son pays a changé et qu'il doit s'adapter. Le premier film Barack obamesque ?
En tout cas si c'est le dernier Eastwood, chapeau bas !








Et enfin, parce que Chematorama n'est pas réservé aux bobos trentenaires (n'en déplaise à son fondateur) mais à toute la famille !

L'histoire d'un chien transformé par l'énergie atomique en super héros tirant des rayons lasers avec ses yeux et terrassant des tanks en aboyant. Tout cela est faux, c'est juste pour la télé, tout le monde le sait sauf Volt lui-même que l'on maintient dans la croyance ridicule qu'il est surpuissant (The Truman show n'est pas loin). Évidement tout change lorsque Volt se retrouve loin des studios par un coups du sort et cherche à retrouver Penny la petite actrice qui joue sa maîtresse dans la série télé. Le film brasse pas mal de thèmes: le star system, la télé poubelle (les scènes d'actions sont bourrées de ralentis excessifs qui arrachent des wahhouuu au jeune public, junior compris !) , l'abandon d'animaux, et évidemment l'amitié.

Volt rencontre dans ses tribulations un kikinou de gouttière sarcastique et craquant : Mitaine
Cette chatte le rééduque en lui apprenant à faire des trucs de chien (genre baballe, renifler le derrière)
On apprend alors que les chats ont tous un "complexe du chien" et jalousent leurs ennemis jurés.
Un vrai divertissement pour petits et plus grands.







Une grosse patate pour ce dessin animé qui nous laisse avec un vraie question, Rintintin croyait-il vraiment que les Indiens étaient ses ennemis ?









Voilà je rends les clefs de la rédaction dès lundi car les vacances se terminent !

8 commentaires:

chemato a dit…

Merci d'avoir pris les clés de la rédaction parce que je n'aurai pas le temps ce mois-ci.
D'accord pour Benjamin Button, j'ai même reussi à être touché par un film fantastique.
J'ai vu aussi deux films à éviter (L'autre) et la 2e partie du Che (interminable).
Les plages d'Agnès (intéressant sans plus)
Bref,j'espère que le mois de mars sera plus palpitant avec le dernier Téchiné et Milk de Gus van sant avec Sean Penn.

chemato a dit…

Quelqu'un a des nouvelles de Keski?

zapata a dit…

J'ai totalement oublié de le mettre mais effectivement j'ai aussi hu la 2eme partie du Che, mais cet oubli montre bien le peu d'intérêt que j'ai porté à ce film. Keski ne répond plus, c'est le prochain OSS 117 ?

Mme RIVEMALE a dit…

D'accord pour la critique et la notation de Slumdog millionnaire.

J'ai vu aussi et beaucoup aimé, malgré des critiques très en demi-teinte :
- Le code a changé, comédie chorale "à la française": pour ces acteurs formidables, le sens des répliques qui claquent et mine de rien, une vision gentiment acide des rapports de couples et des rapports sociaux (chez les bobos bien argentés)
- Bellamy, de Chabrol : chez moi, c'est une tradition familiale,tjs aller voir le dernier Chabrol comme on goûte un nouveau cru..
Et toujours cette pure délectation de spectateur devant un cinéma qui en dit bien plus qu'il n'en montre, où le "polar" ne sert qu'à réveler l'"intérieur" des personnages, éclairer l'âme humaine et ses contradictions, et où les chansons de Brassens sont convoquées jusque dans un tribunal..sous le soleil de Nîmes qui plus est !

J'attends aussi le Gus Van Sant et le Téchiné avec impatience...

Anonyme a dit…

J'ai vu "VOLT" en 3D, c'était rigolo, mais le film en lui même ne m'a pas beaucoup plu.
J'ai vu "Benjamin...", et c'était curieux, je ne sais pas trop si j'ai aimé...
Sinon, en retard, j'ai vu "N'oublie pas que je t'aime" qui est effectivement très maitrisé et beau, "L'échange", que j'ai (beaucoup) aimé mais qui m'a empeche de dormir (trop oppressant), et "Les liens du sang" avec un Canet et Cluzet tous deux très bons.
Voilà,je vais maintenant voir dehors si j'y suis.

Keski Lapadila a dit…

Merci pour toutes vos belles contributions, le paysage cinématographique est si vaste qu'un défrichage (déchiffrage ?) régulier m'est bien utile.
Si je ne vais pas voir un de ces films avant minuit ce soir, j'aurai donné 20 euros à la muse en février sans pouvoir l'embrasser (c'est bien aussi).

Neige ensablée a dit…

Keski, n'oublie pas que le ciné n'est pas une œuvre caritative. Tu n'auras aucune gratification morale personnelle, aucune réduction d'impôt... à lui donner de l'argent pour rien.
Pffff, pour une fois que tu t'investis...

patate douce a dit…

moi je viens de voir "A bord du darjeeling limited" 3 ans après sa sortie, c'est sympa-bof.
Je me propose de vous faire la chronique des sorties vidéo-club!! ça peut intéresser au moins Keski!!