17 décembre 2008

le syndrome de l'oubli

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Mercredi
J'ai fini hier un livre de Fottorino, dont j'avais précédemmment parlé pour les Baisers de cinéma. Je suis "lectrice en série", cela me permet de me faire une idée sur un auteur, un univers (sans prétention, c'est plutôt proche du fétichisme)(!)
Donc, voici ce soir Korsakov, titre bien étrange désignant un syndrome qui entraîne une perte de mémoire partielle, doublée d'une compensation par la fabulation. Le patient comble les vides par une vie "rêvée"...
La première partie raconte la vie triste de François, fils d'une très jeune fille-mère, qui ressent des angoisses à cause de mots qui deviennent pour lui des malentendus ("l'enfant d'aout" devient "l'enfant-doute"). Il est à part. Incompris aussi. Le langage est un enjeu. D'ailleurs, personne ne le nomme, on l'appelle "le petit".
Dans la deuxième partie, François est devenu un brillant neurologue, et a été adopté par un "Signorelli" qui lui a sauvé l'enfance. Mais le lien paternel, le nom (encore), n'est pas une chose évidente, et son père biologique hante sa mémoire, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il est lui-même atteint de Korsakov.
Enfin, la dernière partie raconte les souvenirs du grand père adoptif, Fosco le cavalier tunisien, et ces images du "héros" ne s'effacent pas, malgré la maladie qui progresse. Bien sûr, on se demande ce qui est construit et ce qui fait réellement partie de sa vie passée, de ses souvenirs...mais n'est ce pas la question que l'on se pose à chaque fois qu'on ouvre un livre?
Extrait:
"Korsakov entre en moi comme un soulagement, une grâce qui m'est donnée, le signe d'une providence inespérée. Je ne vais pas lutter. Korsakov est là pour me délivrer. Je serai son complice. Mes mauvais souvenirs, les images terribles qui me hantent depuis la longue nuit Ardanuit, je les lui offre sans retenue. Il peut tout prendre. Sauf Fosco, mon grand-père, le cavalier du désert. A présent, lui seul mérite encore de vivre dans ma mémoire."

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Intéressant syndrome...même si je n'ai pas connu mon(mes) grand-père.
Lorsque j'ouvre un livre en fait c'est pour être déconnecté,
lorsque je vais voir un spectacle, c'est pour être déconnecté,
lorsque je vais au concert, c'est pour être déconnecté,
lorsque je vais en nature, c'est pour être déconnecté...
C'est bien souvent Korsakov qui entre en moi...

Anonyme a dit…

Merci Korsakov...

zapata a dit…

Cela m'a fait penser à Spider un film de David Cronenberg avec Ralp Fiennes. A sa sortie d'un hopital le héros se replonge dans son enfance, ce qui l'entraîne dans une enquête en forme d'étoile araignée.

Anonyme a dit…

très bonnes vacances à tous.

Mister J a dit…

A toi aussi fille des montagnes en neige.
Préviens de ton passage en plaine.