21 octobre 2007

Deux sorties intéressantes pour nouléprofs

Pourquoi notre école rechigne-t-elle depuis plus de vingt ans à donner à tous le passeport indispensable de la maîtrise du français ? Pourquoi les parents ne comprennent-ils plus rien à la grammaire et aux études de textes auxquels sont aujourd' hui soumis leurs enfants ? Pour quelle raison l'enseignement de la littérature se meurt-il, au point que la fréquentation des sections littéraires des lycées est tombée à son étiage le plus bas depuis plus d'un siècle ? Il faut restaurer l'enseignement de la langue dès l'école primaire en cessant de regarder l'effort comme l'effet d'une persécution et en adaptant les méthodes aux contenus et non les contenus aux méthodes. Il faut réintroduire le terme de 'paresse' dans le vocabulaire pédagogique, d'où il a été délogé par les très compassionnel 'ennui'. On se donnera ainsi une chance d'arracher des élèves, non stimulés par leur milieu social, à leur indolence ou leur agitation et de leur faire donner toute leur mesure intellectuelle. Il faut restituer à l'émulation la juste place qu'elle mérite dans les classes.

Michel Leroux, De l'élève à l'apprenant et autres pamphlets, éd. De Fallois, 18 euros.

PS: Lire notamment ce texte très intéressant écrit par Michel Leroux sur le site de "Sauver les lettres".



Chagrin d'école, dans la lignée de Comme un roman, aborde la question de l'école du point de vue de l'élève, et en l'occurrence du mauvais élève. Pennac, ancien cancre lui-même, étudie cette figure du folklore populaire en lui donnant ses lettres de noblesse, en lui restituant aussi son poids d'angoisse et de douleur. Le livre mêle les souvenirs autobiographiques et les réflexions sur la pédagogie, sur les dysfonctionnements de l'institution scolaire, sur le rôle des parents et de la famille, sur le jeunisme dévastateur, sur le rôle de la télévision et des modes de communication modernes, sur la soif de savoir et d'apprendre qui, contrairement aux idées reçues, anime les jeunes d'aujourd'hui comme ceux d'hier. Avec sa verve coutumière, l'auteur de la saga des Malaussène nourrit son propos d'exemples cocasses ou touchants, de formules ciselées, et replace la notion d'amour, si farouchement controversée, au coeur de la relation pédagogique.

Daniel Pennac, Chagrin d'école, Gallimard, coll. "Blanche", 19 euros.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'amour est essentiel... et j'en ai aimé des profs qui me faisaient aimer apprendre, qui m'ont fait aimer être élève.