En sortant des Tilleuls...

...et avant d'arriver à ma maison, je suis passé par une librairie de Montparnasse où je suis tombé sans l'avoir prévu sur Philippe Delerm (il est vraiment grand) qui était venu dédicacer son dernier ouvrage: le pauvre gars sirotait sa coupe de champagne, entouré du personnel embarrassé de ladite librairie qui lui faisait la conversation. Il attendait le lecteur qui ne venait pas. Je suis resté plus d'une heure dans les lieux à bouquiner et je n'ai vu absolument personne venir lui demander une dédicace. Il y avait des clients pourtant. En partant et avant de régler l'ouvrage que j'étais venu chercher, j'ai entendu la responsable venir lui glisser à l'oreille qu'elle était "absolument désolée", qu'elle ne comprenait pas, etc.. Il allait repartir sans avoir vendu un seul livre. Je n'ai pas pu ne pas me sentir triste pour lui. Après tout, c'est un ancien collègue. Et pis ça doit être terrible pour un auteur.

Puis je me suis souvenu qu'il avait fait don au monde d'un fils qui avait lui-même fait don au monde de sa voix chevrotante absolument insupportable et je suis finalement sorti sans l'ombre d'un regret, sans me retourner.

J'allâmes de ce pas au cinéma et là, qui je vois ? Un acteur célèbre en pleine discussion passionnée avec ses petits camarades et sans tics ni bégaiement s'il vous plaît. Super fluide.


J'arrivis donc au cinoche où je vus un film exigeant et drôlement acide que je ne saurais trop vous conseiller: In the Loop. Comédie satirique sur les milieux politiques anglo-saxons à l'aube du déclenchement d'une guerre moyen-orientale plus vraie que nature - on s'y croirait presque -. On y retrouve notamment le héros des Sopranos, pour ceux qui connaissent (rien que lui vaut le détour). C'est haletant et c'est jouissif et c'est anglais.