Anne-Catherine, qui appartient à la haute société genevoise, vient de se séparer de son mari, et elle demande à Guido Gianotti, professeur d'histoire de l'art à la retraite, une estimation pour un tableau dont elle veut se débarrasser.
Le livre est écrit sous forme d'enquête : on mène de front la recherche sur le passé d'un homme et d'un tableau. Guido est un homme âgé, complexé par une virilité déclinante, marqué par le souvenir de la servitude de ses parents ; le tableau s'avère être un couvercle, un objet rarissime de la Renaissance florentine. Les deux cachent le secret d'une tragédie.
J'ai adoré la genèse du tableau : Guido devient notre guide, on progresse pas à pas, on s'interroge, on espère. C'est peut-être le petit goût de madeleine qui m'a attirée : les promenades dans Rome, les heures passées à déchiffrer des textes anciens au Palazzio Farnese, et ces tableaux, merveilleuse manne pour les yeux. La Recherche : plaisir intellectuel, plaisir esthétique. Pour d'autres, cela pourrait sentir le « Da Vinci Code » réchauffé…
Le personnage de Guido est attachant : la vanité l'aveugle régulièrement, les complexes l'étouffent, l'amour naissant le transforme en midinet jaloux... Sympa. Mais il est agaçant au final de n'entendre parler que de sexe, et encore d'une sexualité problématique. Ca, c'est le côté jeune qui réagit : on chasse le sujet comme un nuisible bourdonnant qui viendrait gâter la lecture. Pourquoi donc nous polluer les yeux avec ces questionnements ? C'est si naturel ! On savoure donc l'Art et le Beau.
Puis on ferme le livre, l'anecdote artistique est passée. Reste le questionnement. Et si on confondait naturel et facilité ? L'âge nous rattrape.
2 commentaires:
Pas de com spécial sur la photo, juste envie de te faire une bise.
Merci !!! Gros bisou à toi, Chem ! Quand rentres-tu m'apporter un peu de sable du désert ? ;o)
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