02 septembre 2008

petits arrangements avec les vivants

Oui, je cartonne, je lessive, je déplace, je range ect... Mais je ne pouvais pas laisser passer la rentrée sans parler de la littérature de septembre. Le choix fut vite fait, parce que je suis fan absolu de lui, depuis longtemps, depuis bien avant le prix Fémina pour Une Vie française, le petit plaisir du soir, après une dure journée de labeur, une page ou deux du nouveau Jean Paul Dubois : Les Accommodements raisonnables ( déjà, le titre...).
On retrouve les leitmotivs de l'auteur : tondeuse à gazon, Paul et Anna, les moteurs, les boulons dessinés... Je me replonge avec délice et appréhension dans cet univers à la fois cynique et humain que j'aime; et Dubois jongle à distance avec les paradoxes, les illusions de l'humain, tout cela avec une lucidité proche de l'évidence...

Paul Stern enterre son oncle, découvre son père sous un angle nouveau, s'éloigne de sa femme Anna qui s'éloigne d'elle-même, fuit toute la famille sous un prétexte obscur pour aller travailler à Hollywood, désepérant de se départir du monde réel le plus longtemps et le plus loin possible.

Extraits :

"La première tonte de l'année avait un parfum unique, profond, organique, qui remontait du ventre de la terre. Une première tonte, cela s'opérait généralement en mars. Elle avait une grande puissance symbolique car elle marquait, pour moi, le début d'un nouveau cycle. La lumière changeait, les jours rallongeaient, on recommençait à vivre dehors et il y avait une certaine joie à ressortir les tables de jardin, les chiliennes, les askas, et à planter le socle pointu des arroseurs.Je n'avais jamais effectué une première tonte en juin. Cela avait quelque chose d'anachronique, comme débuter des vacances au bord de la mer à la fin de l'été."

"J'amais m'asseoir face à une femme qui croisait les jambes. Jusqu'à attendre que la lumière soit favorable et affleure l'épiderme. Et là, tranquillement, je considérais l'entier de l'os. Ce tibia hautain et tendu, vaillant, vivant. Arrête érotique moirée, étrave froide et racée, rigide balancier du désir oscillant au gré des impatiences. J'aimais les tibias-choses tangibles- sur lesquels nous pouvions nous appuyer pour rester debout le temps de notre courte et bien étrange vie."

A lire d'urgence.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

coucou!!!!!
Alors c'était comment ?.... Sans moi.

Clic droit a dit…

La première tonte de l'année avait un parfum unique, profond, organique, qui remontait du ventre de la terre. Une première tonte, cela s'opérait généralement en mars.
Keski, c'est toi k'a écrit ce bouquin ?

Anonyme, tu nous manques, repasseras-tu nous voir de temps en temps ?

Anonyme a dit…

C'était dur, sans toi, heureusement, si tu es bien qui je crois que tu es, tu es en photo sur la couverture du nouveau carnet...bises

Anonyme a dit…

La première tonte à l'odeur d'herbe coupé, humide. Etrange vie que de vouloir raccourcir une herbe qui ne demande qu'a pousser...sans doute pour voir plus facilement les tibias des jolies dames...

Vous ne me manquez pas du tout...pas un seul instant, pas deux, pas trois...

Clic droit a dit…

Me serais-je trompé d'Anonyme???

Anonyme a dit…

ou est ce moi qui me suis trompée?

Mister J a dit…

Alors anonyme ou anonyme...en tout cas ils sont deux au moins...peut-être trois ? QUI SAIT ?
PAS UN... EN TOUT CAS.

Keski Lapadila a dit…

Je vais donner un indice pour savoir qui est qui parmi nos émigré(e)s:
point a la ligne.

Sinon vous, ça va ?

Anonyme a dit…

il y a effectivement deux anonymes.
Indice: bourrelets

Clic droit a dit…

Dans ce cas là, je peux dire :
Anonymes, vous nous manquez, repasserez-vous nous voir de temps en temps ?

Keski Lapadila a dit…

Est-ce qu'on peut avoir un petit compte rendu des différentes rentrées de nos amis anonymes ?