La place de la copie dans l'univers

Dira-t-on assez le tort de la copie ?
Que cherche-t-elle à nous dire, à nous répéter ?
Sommes-nous sourds ou est-ce une acharnée ?
Veut-elle nous convaincre que nous sommes mal nés ?

Qu'apporte-t-elle à la communauté des vivants ?
A-t-elle un sens ? Une destinée ? Une source ? Une orbite ?
Vient-elle de notre monde ? D'une autre époque ?
Quelle galaxie mal big bangée nous l'a donc accouchée ?

Est-elle fille d'un antéchrist qui aurait redoublé ?
Dont le père serait venu chez nous gueuler ?
Vient-elle arroser les points d'interrogation que nous semons avec peine dans la terre en devenir ?
Est-ce seulement de l'eau ? Non, ne pensons pas au pire !

Se dit-elle ou s'écoute-t-elle danser sur nos vieux rythmes fatigués ?
Dessine-t-elle des méandres sur nos week-ends sans guide ?
Charrie-t-elle un limon indispensable à l'avènement du savoir ?

Quelle est, exactement, la place de la copie dans l'univers ?

Elle est là, auprès de moi, qui ne veux pas l'entendre.
Son souffle rauque annonce la guerre.
Elle est de la race des sans-égards, des pille-tout, des viole-sans-joie.
Elle passe et ignore la moindre de nos prières.
Se déplace en tribus, en hordes barbares qui submergent tout.
Le nombre plutôt que la gloire.
Ne surtout pas achever les fonctionnaires blessés.
Mais les laisser fonctionner.
Oui, les écouter saigner de leur encre vide.
Transfusion sacrificielle rétribuée par virement mensuel.
Ne surtout pas laisser cicatriser, il faut alimenter la bête qui n'a jamais voulu boire autrement.

Je la regarde, elle aussi me regarde comme un lac inviolé qui attend mon odeur, se repaît de ma peur, anticipe mon asphyxie dans la mouvante orthographe de ses sables.
Plonger, nager et ne plus respirer.

Ô copie, je te hais.
Et tu me le rends bien.
Tu NOUS le rends bien.

Retourne d'où tu viens.