13 mars 2007

decrassage d'oreilles

Bohémien, Manouche, Gitan, voleur de poules ; tant de qualificatifs pour désigner un peuple ayant enfanté des musiciens de légende. Parmi eux, un certain Jean Baptiste Reinhardt dit "Django». Enfant de la balle, le petit Django joue régulièrement du banjo guitare pour accompagner sa famille lors de spectacles. Il fuit régulièrement la "zone", si bien décrite par Céline pour se joindre aux musiciens tziganes qui se produisent dans les cabarets parisiens. A 18 ans il s'endort malencontreusement dans sa caravane et laisse une bougie enflammer des fleurs en célluloide. Il s'en sort avec le corps mutilé et sa main gauche est hors d'usage. Des mois de rééducation en gratouillant des heures chaque jour et le jeune homme invente une nouvelle technique guitaristique ....
Le génie du musicien réside dans sa créativité sans cesse renouvelée, sa capacité à exprimer le moindre de ses émotions. Django nous transporte dans un univers coloré où les guitares chantent, hurlent, pleurent, tout simplement vivent. Il suffit d'écouter "Minor swing" et le dialogue enflammé avec le violon de son fidèle compagnon Stéphane Grappelli pour découvrir l'étendu du talent du classieux manouche. Soutenu par une machine rythmique , une pompe mécanique aussi lourde qu'une locomotive lancée à toute vapeur ; Django nous gratifie de traits mélodiques qui cisaillent l'air . On le croit à bout de souffle et il réattaque infatigablement. Et lorsqu'il met fin à son solo c'est pour mieux faire décoller le violon de Grappelli et soutenir ses camarades dans cet effort d'architecture musical. Comme un simple maçon il apporte sa pierre à l’édifice, puis reprend son oeuvre d'improvisation et redevient le conteur musical divin ; l'homme qui parlait peu mais que l'on ne peut cesser d'écouter


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