02 juillet 2011

Histoire de causer

Les récentes attaques d'Historyland et d'Expatristoryland, bien que maladroites, sont surtout révélatrices d'un sentiment de mal-être de nos pauvres collègues. Ils ont à l'évidence du mal à exprimer leurs sentiments et contrôlent difficilement leur jalousie. Ils tentent naïvement de détourner l'attention que la "communauté" pourrait porter sur leurs propres insuffisances:

- Par exemple, amis corses, saviez-vous que votre île avait quitté le giron national pour passer sous pavillon du bunga-bunga land ?


- Il faut dire que se pose sérieusement la question de la formation/sélection des collègues historiens. Voici quelques annales sur lesquelles les agrégatifs ont pu travailler en vue d'obtenir le précieux concours:

Agrégation externe d'histoire 2010:

"Mon cher Marc,

Je suis descendu ce matin chez mon médecin Hermogène, qui vient de rentrer à la Villa après un assez long voyage en Asie. L’examen devait se faire à jeun : nous avions pris rendez-vous pour les premières heures de la matinée. Je me suis couché sur un lit après m’être dépouillé de mon manteau et de ma tunique. Je t’épargne des détails qui te seraient aussi désagréables qu’à moi-même, et la description du corps d’un homme qui avance en âge et s’apprête à mourir d’une hydropisie du coeur. Disons seulement que j’ai toussé, respiré, et retenu mon souffle selon les indications d’Hermogène, alarmé malgré lui par les progrès si rapides du mal, et prêt à en rejeter le blâme sur le jeune Iollas qui m’a soigné en son absence. Il est difficile de rester empereur en présence d’un médecin, et difficile aussi de garder sa qualité d’homme. L’oeil du praticien ne voyait en moi qu’un monceau d’humeurs, triste amalgame de lymphe et de sang. Ce matin, l’idée m’est venue pour la première fois que mon corps, ce fidèle compagnon, cet ami plus sûr, mieux connu de moi que mon âme, n’est qu’un monstre sournois qui finira par dévorer son maître. Paix..."

Mémoires d’Hadrien, Gallimard.

Sujet:
Puisez dans le début des mémoires de l'empereur Hadrien les renseignements propres à éclairer la progression du panaris des orteils à son époque (XIII° siècle). Vous préciserez notamment si ça fait vraiment mal ou pas.



- Agrégation externe d'histoire 2009:


Sujet:
En quoi la série "Rome", tournée à l'époque par un réalisateur socialiste hostile au régime, montre-t-elle la rapide ascension politique de César au sein du Komsomol ? Vous préciserez la couleur de son cheval.




Comme l'empereur Hadrien le professait dans sa célèbre autobiographie, "paix" sur l'ensemble des hommes et donc sur notre communauté éducative. J'invite nos collègues aigris à méditer ce message formulé au XVIIe siècle par un des tout premiers historiens:



« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ! Ou comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l'œil de ton frère. » (Luc, 6, 41)

Saluons néanmoins la venue à ce blog d'un nouveau contributeur pédagogique, Achaos, lui-même issu des limbes historiennes (ne lui en voulons pas, ce n'est pas de sa faute).
Paix et gloire à lui.

4 commentaires:

chemato a dit…

Très drôle cette histoire de Corse, mais l'article de rue 89 est de mauvaise foi. J'imagine que le concepteur de la carte a voulu respecter la réalité géoographique qui fait que la Corse est très proche de la péninsule. Le numéro 1 n'est pas en Corse.
Pour le reste cher Keski, il était temps que les vacances arrivent. Gros coup de chaleur?

lepaysdesreves a dit…

Je suis d'accord sur tout, sauf sur la bienvenue pour Achaos...Les profs d'histoire c'est de pire en pire!!!Celui ci, qui me doit le respect du à mon ancienneté très ancienne a osé dire: "Le Pays, c'est la vestale du cubi (de rosé)"...Une honte!!!Si encore ça avait été du brouilly...

Keski Lapadila a dit…

Ouh mon Dieu, c'est vrai qu'il fait chaud !...

Mais même si je me mettais en plein soleil avec une lampe à bronzer sur la tête et les pieds dans un brasero à siroter de l'huile bouillante, je n'aurais jamais aussi chaud sous la casquette que ces deux profs d'histoire qui ont proposé pour le sujet d'agrèg un texte qui était présenté comme un journal authentique datant de 1415 (alors qu'il avait été composé en 1964).
Trop les boules.
Ben alors, Historiland, un 'tit coup de mou ? Une 'tite grenadine ?

Lettres en force !

Odette Amo a dit…

Moi, je propose plutôt Octave, comme surnom : profitant de l'absence du Père lumbagisant, et cherchant à supplanter le fidèle lieutenant trop heureux lui-même d'avoir pris le pouvoir de l'absent... D'après les dernières infos, ils semblent en être arrivés au triumvirat -entente basée sur l'exploitation d'un tiers représenté par le stagiaire- mais j'attends le putsch définissant tous les Historilandais, qui verra la montée au pouvoir du petit gentil devenu ogre des Carpathes, vrai dictateur historilandéen adulte...