Une amie très chère est un peu soeur Thérésa...Elle s'est toujours occupée des autres, en particulier des "SDF" comme on dit... Entre autres, elle accompagne depuis de nombreuses années Rachida, SDF et toxico. Elle lui a permis d'avoir un appareil dentaire (8 mois de soin et de démarches, 2 mois pour le perdre), a suivi sa fille, placée en famille d'accueil, en l'emmenant en vacances, en week end... Et elle a "tout simplement" été là quand elle n'avait plus personne. Bref.
Rachida est maintenant gravement malade : le coeur, le foie, tous ses organes lâchent, usés par la drogue et la rue. Hospitalisée depuis quelques jours, elle est traitée de la même manière que n'importe qui, en réanimation dans un grand hôpital public parisien. L'infirmière appelle mon amie, le médecin aussi. Ils sont serviables, à l'écoute et humains. En ces temps difficiles, cela devient presque surprenant.
Tout à l'heure, alors qu'elle était chez moi, mon amie a reçu un appel du chirurgien lui-même, lui annonçant une opération de la dernière chance, longue, à coeur ouvert. Il n'a pas hésité une seconde. "Sinon, de toutes façons, demain, elle ne sera plus avec nous", a-t-il dit.
Je pense que c'est peut-être une des rares fois où Rachida a "entendu" parler d'elle avec autant de douceur. Et c'était dans un hôpital public.
3 commentaires:
J'espère que Rachida et le service public s'en sortiront...
Quel que soit le sort de Rachida, elle aura eu cette joie profonde de rencontrer votre amie.Quel beau sourire intérieur est gravé en elle.
J'aimerais que le corps médical ait parfois la délicatesse des camionneurs et agriculteurs pour se faire entendre. Je parle bien sûr du corps public, pour lequel la "boutique" n'est pas pilotée par le chiffre d'affaire.
Nous ne sommes pas assez non plus à donner, sans rien attendre en retour. Pas une critique, un constat...
Lepays, tu as bien fait de partager ta pensée...
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